mercredi 23 juillet 2008

le bruit

Un bruit sourd a retenti la nuit dernière. Un bruit profond venant des entrailles non pas corporel, mais de la terre. Un bruit sourd enlevant le sens au silence. Un bruit qui fait vibrer les fenêtres et tomber les objets. Un bruit qui arrête les battements de cils. Un bruit qui plonge dans la plus profonde des terreurs.

Tout s’arrête, même le balancier du morbier se fige. Tout s’arrête. Le regard ne cherche plus d'où vient le bruit. Il descend gentiment vers le sol pour attendre qu’un coup vienne étouffer le dernier souffle de vie qui s’écoule encore dans les veines où peine les vains soubresauts des globules à porter l’air. La respiration se calme, la panique de l’esprit disparaît, la résolution apaise le corps. Le bruit se fait de plus en plus fort.

Debout devant la porte fenêtre donnant sur la terrasse, les ténèbres ont pris place à la lumière de la lune. Les arbres sont des monstres aux milles doigts, aux bras énormes prêts à pulvériser tout être fragile se faisant prendre. A travers les vitres de la porte-fenêtre, les ténèbres ont pris forme en une masse de fumée noir parsemée de décharges bleutées comme des impulsions électriques. Aucunes questions ne passent par la tête, le spectacle est un mélange grandiose et terrifiant de tourbillons de formes qui dansent. Magnifique. La peur laisse place à l’émerveillement car ces milles impulsions commencent à prendre forme humaine. Une forme aux courbes sensuelles, parfaites.

Un être de lumière prend forme derrière la porte fenêtre tendant ses bras vers le corps encore figé. Les bras le long du corps se lèvent d’eux même comme enchantés, au rythme d’une tendresse par trop refoulée et emprisonnée. Elle va pouvoir sortir et exprimer les douceurs de l’âme. S’extérioriser et rejoindre les explosions de lumières à la fière allure d’une forme conquérante donnant possible la fusion de l’amour des sens. L’espoir de vivre en total osmose avec l’appel de l’être nouvellement arrivé.

Un pieds se soulève du sol, l’autre en fait de même. Le corps s’envole par le grâce des anges. Un main saisi la poignée, pour enfin rejoindre l’appel de la libération de l’être intérieur.

Est-ce la mort? suis-je déjà mort? Est-ce un extraterrestre qui vient m’enlever ?
La confusion sème le doute dans mon esprit enchanté. Je ne veux pas quitter ces si douces impressions de me libérer de toutes tensions, ce stresse qui me donne crampes et parsème ma peau de boutons juvéniles. Je veux me glisser dans ses bras qui me promettent douceur et relâchement, de lâcher prise.

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