dimanche 6 juillet 2008

Les références qui aident pas

Dans la nuit, j’y vois rien. C’est normal, je ne suis pas un chat. Même si mes attitudes le sont: câlins, miaou, ronronner sous les caresses bien dirigées et dès que j’en suis rassasié, je repars dans mon coin, non pas mécontent, mais plutôt prenant rendez-vous pour la prochaine fois qui peut être dans une heure comme une minute, c’est selon. Plus rapidement quand je suis fatigué car la fatigue appelle les câlins pour reprendre de l'énergie. Bien, voilà, la personne concernée est avertie, elle n’a plus qu’a se tenir prête...
Pour parer donc au noir profond de la nuit de montagne, je m’équipe de lampes de poche. Autant frontales, en brassard que dans une main, elles m’assurent de ne plus manquer le retour de la grosse bête poisseuse et puantes qui a marqué mon nez de plusieurs marques rouges et profondes. J’ai un nez qui a gonflé. Pas comme un groin, heureusement.
La lampe que je tiens dans ma main est en métal, longue d’environ 25 cm. Elle est une masse prête à fracasser n’importe quelles parties d’un être qui me voudrait du mal car dans la nuit personne ne t’entends crier.
Le premier film qui m’a fait grelotter comme transpirer est Alien: sur ma porte entre-ouverte de ma chambre d’enfant, j’attendais de voir s’agripper les longs doigts affublés de griffes d’adamantium ou similaire d’un alien hyper en colère, n’ayant que pour seule idées de suivre son instinct de prédateur sans considérer que dans le lit, là, y’avait un petit bonhomme joufflu qui n’avait rien fait à personne et qui demandait juste de grandir un peu plus pour lui péter la gueule. Mais rien n’y faisait, je transpirais d'effroi, la gorge sèche, mes yeux piquant à force de chercher un signe de mouvement. Je m'endormais souvent la tête sous la couette, étouffant presque, mais caché.
Avec le temps, la peur est toujours là. Surtout quand je quitte une pièce, éteignant l’interrupteur principale, la nuit étant, tournant le dos à l’immense gouffre qui vient de se créer. Sûre qu’elle va bondir par derrière, la lâche, surgissant du néant et me planter sa queue ou sa mâchoire intérieur dans l’arrière de mon crâne, me vidant de ma cervelle cuite, courcircuitée, brûlée, finie, explosée. Dégeux!
J’ai aussi un couteau dans ma poche. Une belle fine lame bien aiguisée. Depuis la nuit passé, je ne crois pas que je vais voir la campagne avec un oeil naïf et confiant. Merci la bête de m’avoir donné le sens des réalités. Dans la nuit personne ne t’entend crier.

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